ASSOCIATION for the truth about the murder of SOPHIE TOSCAN DU PLANTIER born BOUNIOL
Open letter to Nicolas Sarkozy, President of France
Monsieur le Président,
Nous vous écrivons pour vous demander de mettre un terme à onze années de manquements et de dénis de justice en exigeant de l'autorité judiciaire irlandaise qu'elle se prononce sur l'affaire Sophie Toscan du Plantier.
Sophie Toscan du Plantier, née Sophie Bouniol, citoyenne française, a été sauvagement assassinée à Dunmanus West en Irlande le 23 décembre 1996. Le crime ayant eu lieu en Irlande, l’enquête a été conduite par les autorités irlandaises selon les règles en vigueur dans ce pays. A ce jour, le Director of Public Prosecutions n'a toujours pas pris de décision concernant cette affaire criminelle : la vérité n’est pas connue et le crime reste impuni.
Nous nous adressons à vous car nous sommes convaincus que des obstacles ont été et demeurent rédhibitoires dans la recherche de la vérité et dans l’accomplissement de la justice :
• La loi irlandaise ne laisse aucune place à la partie civile dans les affaires criminelles. La famille ne dispose donc d’aucun moyen pour faire valoir son droit à la vérité et à la justice en Irlande. Elle ne peut pas prétendre à des droits équivalents à ceux garantis par la législation française. Malgré ses requêtes incessantes, aucune information officielle ne lui a été donnée.
•• La coopération policière et judiciaire entre la France et l’Irlande s’est révélée inexistante; les autorités irlandaises n’ont jamais donné suite aux commissions rogatoires sollicitées par les juges français.
Le texte de Marie-Victoire Louis, joint à cette lettre, retrace le long combat des parents et proches de Sophie pour l'établissement de la vérité. Les questions essentielles y sont posées, auxquelles nous attendons les réponses.
Vous allez prendre la présidence de l’Union Européenne. Voilà une situation concrète qui illustre l’incapacité de nos institutions à s’accorder dans un cadre international pour reconnaître au mieux le droit des victimes et de leur famille.
Nous vous demandons, Monsieur le Président, de vous engager personnellement pour une légitime prise en compte de ce droit. Dans le cas du meurtre de Sophie Toscan du Plantier, nous sommes persuadés qu'une action énergique de votre part permettra une avancée décisive vers la vérité et la justice.
Je vous prie de croire, Monsieur Le Président, en l'expression de mes sentiments respectueux.
Jean Pierre Gazeau
Professeur à l'Université Paris Diderot Paris 7
Président de l'ASSOPH